Obligés de se réunir en petit groupe à cause de la propagation de la pandémie du Covid-19, les Chrétiens peuvent officier la Cène sans l’adhésion d’un pasteur.
À l’origine le mot Cène signifie repas. Dans la pratique juive, elle évoque un moment de réunion organisée dans une ambiance de communion fraternelle. De l’Ancien au nouveau Testament, la Bible évoque environ 729 repas, mais celui entrepris par Jésus-Christ et ses disciples à la veille de son arrestation attire particulièrement l’attention des croyants.
« Ceci est Mon corps, qui est donné pour vous ; faîtes ceci en mémoire de Moi. […] », ces mots prononcés par le Christ ont changé définitivement la célébration de la Pâque. Ils ont marqué l’institution de la Cène, sacrement premièrement observé par les Catholiques, ensuite par les Protestants.
De sacrement à tradition
La Bible ne fait aucune recommandation particulière sur la célébration de la Cène. « Aucun accent n’a été mis sur le cadre temporel et spatial de la cérémonie », selon Lusson Napoléon, pasteur de l’Église Baptiste Bellevue Salem de Delmas 24.
En raison des persécutions qu’elle subissait et des guerres qui ravageaient son époque, l’église primitive était obligée de se réunir dans des maisons comme il en est pour aujourd’hui, détaille le pasteur qui se réfère à Actes 2.42. C’est dans ce contexte également que s’organisaient les premières cérémonies de sainte cène.
L’église s’est progressivement transformée en grand rassemblement et a ajouté un cadre organisationnel autour de la Cène. « Ce cadre a créé une tradition autour de cette cérémonie qui n’est pas proprement tirée de la Bible », avoue Emmanuel Marcelin, pasteur à l’église Baptiste El Shaddaï.
” Que votre relation ne soit pas confinée ”
À cause de la propagation de la pandémie du Covid-19, les Chrétiens sont obligés de s’organiser en groupes restreints pour les services d’adoration. Cependant, ils n’ont pas à attendre l’approbation d’un pasteur ou d’un autre leader pour organiser la Cène, selon Lusson Napoléon. Pour se justifier, le pasteur se réfère à 1 Pierre 2.5-9 qui déclare que tous les croyants du Christ sont des « saints sacrificateurs. »
« Le chef de famille, qu’il soit le père ou la mère, peut officier la cérémonie », poursuit pasteur Napoléon. Les officiants, d’après lui, peuvent utiliser les éléments nutritifs dont ils disposent. « De l’eau, de la cassave, du pain, etc. », cite-t-il.
Lusson Napoléon déclare que les circonstances créées par la pandémie du Covid-19 « ne peuvent en aucun cas confiner la relation du Chrétien avec Dieu. »
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Emmanuel Marcelin nuance. S’il ne voit aucune objection à l’organisation de la cérémonie dans ces conditions, il pense néanmoins que la relation du croyant avec son assemblée compte.
« Si un Chrétien a été mis sous sanction par son assemblée pour une faute commise auparavant, son action pourrait affecter l’âme des plus faibles qui l’observent », déclare-t-il. Le pasteur affirme toutefois qu’il ne croit pas que la relation d’un fidèle avec Dieu dépend d’une sanction.
« Je dis seulement qu’une personne qui a été sanctionnée doit avoir les considérations du groupe avec lequel il partage le repas du Seigneur afin de ne pas porter atteinte à la foi des plus faibles », conclut-il.
Hadson Archange Albert
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